Pour retrouver les deux premières parties du billet c'est par ici :
1ère partie : Journée Nationale de dépistage des cancers de la peau
2ème partie : Ma protection solaire Capital Soleil de Vichy
Si vous avez lu le contenu des deux billets précédents, je pense que vous avez déjà une petite idée du sujet que je vous aborder dans cette 3ème partie.
Commençons par le début,
Vers l’âge de 16-17 ans, une tâche rouge claire d’environ 1 cm de diamètre est apparue sur ma jambe droite.
Comme à cet âge on ne se préoccupe pas de ses problèmes de santé, j’ai laissé traîner quelques années avant d’aller consulter une dermatologue, en 2005 lorsque j’avais 20 ans.
Une biopsie a été faite sur cette tâche qui répondait grain de beauté bénin très peu pigmenté.
Ma dermatologue conseillait tout de même de me faire enlever ce grain de beauté.
Mais complètement rassurée sur la nature de cette tâche, j’ai décidé de ne pas écouter ses conseils car je ne voulais d’une cicatrice (pff qu’est ce qu’on peut être con dès fois…)
Bref les années passent, et me voilà à 25 ans avec de l’acné qui apparait, une année s’écoule sans que j’arrive à venir à bout de ces quelques boutons.
Ce n’était rien d’horrible mais comme je souhaitais absolument retrouver ma peau de bébé, j’ai pris à nouveau rendez-vous avec ma dermato.
Nous sommes en août 2011 et comme mon rendez-vous est prévu six mois plus tard je demande à mon médecin traitant de me rédiger un courrier afin que je puisse me rendre en consultation chirurgicale pour enfin retirer ce grain de beauté.
La seule chose qui me motive à le retirer : la peur de me faire engueuler par la dermato car je ne l’ai pas écouter durant toutes ces années.
Octobre 2011 : je suis opéré par un boucher qui me laisse une horrible cicatrice et un trou dans la jambe, je retourne le voir 15 jours plus tard pour retirer les fils, il ne parle pas des résultats, j’en déduis que tout est normal.
La cicatrisation n’était pas totalement terminée, le chirurgien me reconvoque une semaine plus tard pour retirer les derniers fils, j’y vais seule et l’esprit complètement tranquille.
Et là il m’annonce que les résultats ne sont pas bons, il me balance directement que c’est un mélanome.
Il me dit que je dois repasser sur le billard et que je vais avoir une sacrée balafre (pour reprendre ses termes exacts).
Et ensuite ??? il ne me donnera aucun renseignement et lorsque je lui demande si je peux avoir un double du compte-rendu, il me met pratiquement dehors (on est vendredi et il est 19h30) en me disant qu’il n’a pas le temps.
J’ai l’impression d’assister à la scène mais sans être présente.
Je n’ai aucun souvenir de mon retour, j’ai pris la route pour rentrer chez moi, mais je ne sais absolument pas comment, horrible sensation.
Après une nuit interminable à me demander si j'allais mourir et perdre mes cheveux (à ce moment je suis convaincue que je vais commencer une chimio) je vais dans le labo qui a analysé mes prélèvements.
J’ai travaillé plusieurs mois au sein de ce laboratoire et mon ancien employeur prend le temps de me recevoir pour m’expliquer ces résultats.
Oui je vais devoir être réopérée mais il s’agit d’un stade débutant et je n’aurais aucun autre traitement.
Sur les conseils de mon médecin traitant je vais voir un chirurgien plasticien pour une recoupe de mélanome (terme vraiment barbare).
Il rattrape au mieux les dégâts de la première opération tout en retirant 1 cm autour de la 1ère cicatrice.
Cette fois-ci les résultats du laboratoire sont bons, plus aucune trace de cette saleté de cancer.
C’était il y a un peu plus d’un an et demi, aujourd’hui j’ai un suivi tous les six mois.
Le dernier bilan était rassurant.
Après une telle épreuve c’est difficile de ne pas succomber à la paranoïa, j’ai l’impression que chaque rayon de soleil va me griller sur place et que mes grains de beauté se modifient chaque jour.
Je ne saurais jamais si le cancer était là depuis le début (ma dermatologue m’a expliqué qu’il était possible que la biopsie ait été réalisée en zone saine) et que le mélanome se développait à une vitesse hyper lente ou s’il se développait que depuis quelques semaines, mois ou années avant que je me décide enfin à le faire enlever.
J’ai conscience que j’ai eu malgré tout beaucoup de chance.
J’ai déjà voulu publié ce billet l’année dernière, mais je pense que je n’étais pas encore prête à en parler ici.
Alors je n’ai qu’un conseil à vous donner, ne faites pas la même connerie que moi et profitez de cette journée nationale de dépistage des cancers de la peau.
Lorsque j'ai pris cette photo lors de mes vacances en 2009, je voulais simplement frimer avec la clarté de l'eau, à aucun moment je n'aurais imaginé qu'elle apparaitrait dans un article sur les cancers de la peau...
Et voici le résultat quelques années plus tard.